Qu'est-ce que la pollution sonore ?
"Les bruits générés par les activités impliquant la diffusion de sons amplifiés à des niveaux sonores élevés dans les lieux ouverts au public ou recevant du public ne peuvent par leur durée, leur répétition ou leur intensité peut porter atteinte à la tranquillité ou à la santé du voisinage." (Code environnement, R. 571-26).
On peut définir la pollution sonore comme des bruits de haute intensité parfois répétitif qui auront un impact sur notre santé comme le bruit des transports. Cette pollution est très présente au quotidien car près d’un résident européen sur cinq est exposé à des niveaux de bruit préjudiciables à la santé selon l’Agence européenne pour l’environnement (AEE).
La pollution sonore, facteur de risque d’hypertension, de diabète, de lésions auditives irréversibles, affecte grandement notre quotidien et notre santé. Elle chamboule aussi notre environnement en perturbant l'écosystème environnant, en faisant fuir les animaux pouvant conduire du dépeuplement à la hausse de la mortalité (diminution des oiseaux chanteurs en ville). Il est donc important que nous prenions conscience de cette pollution pour y faire face, se protéger et la limiter. Saint François de Sales disait : "Le bruit ne fait pas du bien, et le bien ne fait pas de bruit".
Les symptômes
Les symptômes de cette pollution sonore peuvent se manifester de différentes manières et selon diverses intensités :
- des troubles du sommeil
- de la surdité liée à la destruction des cellules sensorielles de l’oreille
- l'hyperacousie (tolérance au bruit anormalement basse)
- des effets négatifs sur le système cardiovasculaire (hypertension)
- des effets négatifs sur le métabolisme
- des troubles cognitifs chez l’enfant
- augmentation de la consommation de médicaments (anxiolytiques)
- des acouphènes
- troubles de l’apprentissage
Les différentes sources de pollution sonore
-
Des sources mécaniques : l’exemple du trafic routier
Selon un rapport de l’AEE intitulé « Noise in Europe - 2020 », le trafic routier est la première source de pollution sonore en Europe. L’Organisation mondiale de la santé (OMS) estime qu’une exposition à long terme à des niveaux sonores de 55 décibels au minimum dus à la circulation automobile est susceptible d’avoir des incidences négatives sur la santé. Selon une étude des cartes de pollution sonore que les États transmettent à la Commission européenne, cela concerne, dans vingt-cinq capitales européennes, 46,5 % des habitants en moyenne. Pour donner un ordre d’idée, 1,3 décès pour 100.000 habitants auraient pu être évités à Paris (France) et 20,2 à Riga (Lettonie). La réduction de l’espace disponible pour la conduite permet de réduire le bruit du trafic routier ; également, privilégier des mobilités actives tel le vélo ou la marche permet de réduire cette cause de pollution sonore.
-
Des événements publics : l’exemple des concerts
De nos jours, de nombreux événements destinés au public causent des nuisances et donc de la pollution sonore. En effet, lors de concerts, les niveaux de décibels atteints sont très élevés. D’après un sondage réalisé par EUROSTAT, en 2017, 17 % des ménages français estiment souffrir du bruit. Ce chiffre progresse en partie parmi les 17-25 ans. Dès 85 décibels, l’oreille souffre. Les symptômes passagers qui apparaissent à la suite d’une exposition à une musique forte peuvent se transformer en surdité brusque. La législation française autorise un volume sonore légal maximal d’un niveau moyen de entre 102 et 118 décibels (Code Santé publique, art. R. 1336-1.) Seuil qui est déjà 20 décibels supérieur au seuil critique !
Pour pallier cette nuisance, nous pouvons utiliser des protections auditives (bouchons d’oreilles, casques antibruit…) lorsque nous allons dans un événement où le bruit sera élevé.
- Le voisinage
- Les industries
- Les travaux et les chantiers
- Les animaux
Les solutions à notre échelle
- Réduire le son et les bruits chez nous, dans nos espaces de vies et de travail en réduisant le bruit des appareils que l’on utilise (sonnerie de téléphone, etc.) ; diminuer le bruit autour de nous dans les bureaux ; porter des casques anti-bruit ou des bouchons d’oreilles pour se protéger ; diminuer le volume de nos écouteurs ; créer un espace silencieux chez soi
- Remplacer les jeux et activités bruyantes : préférer des jeux de sociétés plutôt que des jeux en ligne sonores
- Installer des fenêtres à double vitrage pour réduire les bruits externes notamment à proximité des infrastructures de transport (route, chemin de fer, aéroport, etc.) ou de lieux publics bruyants
- Construire une clôture ou planter des arbres qui sont des barrières acoustiques naturelles
- Privilégier des déplacements à vélo, à pied... Ou remplacer votre voiture par un nouveau véhicule ou par une voiture électrique. Solution qui contribue aussi à la baisse des émissions de CO2.
Les solutions à l'échelle nationale
Les villes établissent des Plans de prévention du bruit dans l'environnement (PPBE) basés sur des cartographies du bruit qui les conduisent à créer des aménagements limitant la pollution sonore : construction de murs anti-bruit végétalisés, changement de revêtement des routes pour de l’asphalte anti-bruit, utilisation de pneus silencieux sur les véhicules destinés aux transports publics, etc.
Des zones calmes, telles que des parcs, les zones de rencontre (zone 20) et aires piétonnes ou des réserves naturelles fleurissent en grand nombre dans des villes et les régions.
L’État légifère pour réduire le bruit et les conséquences de cette pollution sonore avec notamment la loi d'orientation des mobilités du 24 décembre 2019 qui prévoit l’expérimentation de la constatation des niveaux d’émissions sonores des véhicules par des radars sonores dans plusieurs villes urbaines, périurbaines et rurales à partir de janvier 2022. En 2016, 1,9 milliard d’euros ont été affectés à la lutte contre les nuisances sonores. L’Union européenne se saisit aussi du problème au travers de l’Agence européenne pour l’environnement.